Entre janvier 2017 et mars 2023, la hausse moyenne des prix, mesurée par l’Insee, a été de 15,5 % en France. Durant la même période, les pensions de retraite n’ont augmenté que de 7,9 %. Voilà pourquoi le groupe des 9 syndicats et associations de retraités lance une pétition cet été, avant de mener d’autres actions à la rentrée.
Dans une déclaration commune
publiée le 20 juin, les 9 organisations de retraités, UCR-CGT, UCR-FO,
UNAR-CFTC, UNIR CFE-CGC, FSU, Solidaires, FGR-FP, LSR et Ensemble et
Solidaires, se félicitaient « du succès de la journée de mobilisation
des retraités du 15 juin qui a vu plusieurs milliers d’entre eux se
rassembler devant les préfectures, les Carsat, le Medef, les médias
locaux pour exiger une augmentation immédiate de leurs pensions ».
Dans
cette déclaration commune, le groupe des 9 ajoutait que « le 15 juin a
été un nouvel avertissement lancé au gouvernement ». Si celui-ci ne
l’entend pas, les 9 organisations de retraités prendront leurs
responsabilités et appelleront les personnes retraitées à manifester à
nouveau leur mécontentement et à exiger leur dû dès le mois de
septembre.
+10 % tout de suite
D’ores et déjà, elles décident de diffuser et de faire signer massivement une carte pétition qui dit clairement que « les
retraités veulent 10 % tout de suite, comme première mesure pour
compenser l’inflation et rattraper une part des pertes subies depuis des
années ».
Ces pertes, le groupe des 9 les avaient chiffrées
dans un texte commun en amont de la journée du 15 juin. En s’en tenant
aux chiffres officiels fournis par l’Insee, cette perte de pouvoir
d’achat des pensions par rapport aux prix était de 7,6 % entre janvier
2017 et mars 2023.
Pour compenser les pertes
Mais la perte en pourcentage est plus importante pour les ménages qui
n’ont que des petites pensions. Le groupe des 9 expliquait en ces
termes que « depuis un an, les prix des produits de première
nécessité et des dépenses incompressibles augmentent plus vite que les 6
% de l’inflation officielle : gaz 80 %, électricité 28 %, pâtes 37 %,
légumes frais 33 %, beurre 30 %, fromages 25 %, viande, poissons et œufs
16,4 % ».
Suite à cette démonstration chiffrée de la baisse
du pouvoir d’achat des pensions de retraite, le texte des 9 pose ces
trois questions :
- Qui a promis, pour se faire élire en 2017, avec moi, le pouvoir d’achat des retraités sera préservé ?
- Qui une fois élu, a aussitôt baissé de 1,83 % les pensions de 30 % des retraités en augmentant la CSG ?
-
Qui, en 6 ans, a fait baisser le pouvoir d’achat des retraités de 7,6 %
et a fait perdre plus de 2 mois de pension (et même 9,4 % et 3,3 mois
pour les 30 % qui ont subi la hausse de la CSG) ?
À qui la faute ?
C’est la même personne, le président Macron.
Parallèlement, l’une
des premières décisions prises, en 2017, par l’actuel président de la
République, fut de supprimer l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF).
En France, du coup, l’impôt qui rapporte le plus à l’État reste la TVA
que nous payons tous sur nos achats du quotidien. Elle a rapporté à
l’État 180 milliards d’euros en 2022, tandis que 89 milliards
provenaient de l’impôt sur le revenu et seulement 69 milliards de
l’impôt sur les sociétés. Entre 2009 et 2022, le patrimoine des
milliardaires de notre pays a augmenté de 439 % et la plus forte
progression date de l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée. À titre de
comparaison, sur la même période, le patrimoine des milliardaires a
augmenté de 170 % aux États-Unis et de 168 % au Royaume-Uni.
Voilà
qui nous donne de solides arguments pour faire signer la pétition
pendant l’été avant de reprendre les journées de manifestations à la
rentrée
Gérard Le Puill