En voyage, peut on échapper à la Turista ?


En partant au loin, vous prenez un risque : celui de subir un épisode fort désagréable de turista. Votre meilleur rempart contre la bénigne mais fréquente diarrhée du voyageur : des mesures d’hygiène strictes.
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Diarrhée du voyageur : 3 zones à haut risque
Très fréquente quand on voyage, la turista sévit particulièrement dans trois zones à risque : Amérique latine, Afrique et Asie du sud-est (1), où elle peut toucher jusqu’à 80% des voyageurs (2). Autant dire que les chances d’y échapper sont minces ! Elle peut être provoquée par toutes sortes de bactéries, virus et parasites présents dans l’eau et les aliments. 

Une prévention avant le voyage est-elle possible ? 

Si certains préconisent de prendre des sulfamides avant le voyage, ce conseil est controversé : « L’effet bénéfique de la prophylaxie n’est pas démontré, explique le professeur Benamouzig, hépato-gastroentérologue. Il serait dommage d’exposer une vaste population aux effets secondaires de ces médicaments, alors même que nous n'avons pas la preuve de leur efficacité. »  


(1) Carte de fréquence de la turista, CHU de Rouen, http://www.chu-rouen.fr/
(2) "Voyages internationaux et santé 2010", OMS, http://www.who.int
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Soyez intransigeant sur l'hygiène alimentaire
Pour se donner toutes les chances d'éviter la très pénible diarrhée des voyageurs, il convient d’être intransigeant sur ce que l’on boit et mange. 

Lavez-vous les mains

Première précaution : veillez à vous laver les mains avant les repas, après les passages aux toilettes, et avant de cuisiner, pour éviter la contamination par des germes. 

Pas d'aliments crus 

Il faut éviter tous les aliments crus : poissons, viandes, fruits de mer et crustacés. Consommez des fruits et légumes crus seulement lorsque vous êtes sûr qu’ils ont été rincés avec de l’eau en bouteille ou stérilisée, ou en les épluchant vous-même. En revanche, les aliments cuits (plus de 60 °C) ne comportent aucun risque. 

Ni eau du robinet ni glaçons

L’eau du robinet et celle dont vous ignorez la provenance sont à proscrire, exception faite du thé, puisque le liquide est bouilli. Commandez vos boissons sans glaçons. À défaut d’eau potable, il existe des carafes filtrantes et des produits désinfectants spécialement dédiés à cet usage. Enfin, il convient de boire un peu plus que de coutume, sans dépasser 2 litres par jour.
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Quel traitement contre la turista ?
Diarrhées, mais aussi nausées, vomissements, crampes abdominales… La turista peut provoquer une réelle gêne, qui disparaît le plus souvent d’elle-même en quelques jours. 

Eviter la déshydratation

Il faut continuer à boire (des boissons sans risque), et compléter avec des sels de réhydratation orale (SRO, disponibles en pharmacie), surtout pour les populations les plus fragiles (enfants, personnes âgées). À défaut, on fabrique sur place un expédient au SRO en mélangeant six cuillerées à café rases de sucre et une cuillerée à café rase de sel dans un litre d’eau potable (1).
Comme lors d’une diarrhée classique, on consomme de l’eau de riz et du riz, en intégrant progressivement des carottes, des bananes, des compotes et des yaourts. On évite le lait et les aliments riches en fibres. On peut compléter ces mesures hygiénico-diététiques par un antidiarrhéique. 

Quand consulter ?

Il convient de surveiller attentivement l’évolution de la turista chez les enfants, les personnes âgées et les femmes enceintes. On consulte si : 
- les symptômes persistent plus de 5 jours
- ils s’accompagnent d’une fièvre supérieure à 38,5 °C
- présence de sang ou de glaire dans les selles.


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