Black-out ! Des dizaines de milliers de retraité-e-s manifestent dans plus de 90 villes de France : silence radios, silence télés. Mépris ? Non, la crainte que des millions de retraités se reconnaissent dans les revendications portées par les neuf organisations de retraités, revendications auxquelles le ministre Sapin a opposé un rejet catégorique. Nous n’allons pas le rassurer.
Ce gouvernement est sourd aux attentes de ceux qu’il accuse de gâcher la fête de l’Euro de football, de bloquer les entreprises, de perturber les transports. Il se retient de ne pas rendre responsable la CGT de provoquer les intempéries et les inondations…Le Medef empêche la concrétisation d’un accord sur la situation des intermittents. Gouvernement et Medef ont fait le choix de l’épreuve de force, usant et abusant du discours martial et de la posture de fermeté. En espérant qu’à la longue l’opinion se retournera contre les salariés en lutte. Une épreuve de force qui ressemble à une preuve de faiblesse.
L’opinion soutient le mouvement
Mais l’attitude responsable de la CGT et des salariés en lutte, déjouant les pièges de la répression policière, lui complique la tâche. Mercredi soir sur le plateau de la chaîne parlementaire, en plein débat sur la grève des cheminots, un sondage tombe : à la question « Comprenez-vous la poursuite du mouvement de grève à la SNCF », 70 % des personnes interrogées répondent : oui. Malgré les désagréments occasionnés par la grève des transports et l’exploitation qu’en font les médias, une majorité de sondés soutiennent le mouvement. C’est dire si le gouvernement est minoritaire dans son entêtement.
Les retraités déterminés
Les retraités-e-s n’ont pas l’intention d’en rester là. Le 14 juin ils rejoindront les salariés et les jeunes pour le retrait du projet de loi travail et toujours leurs revendications. Quatre des neuf organisations de retraités appellent les retraités à se mobiliser ce jour-là.
Partout où les initiatives syndicales permettent à la population de cerner les enjeux du mouvement pour eux-mêmes et pour les droits de celles et ceux qui travaillent le soutien s’exprime. La CGT a décidé de s’adresser ainsi aux amateurs de football inquiets des conséquences des mouvements de grève sur la tenue de l’Euro 2016.
La votation citoyenne pour conforter le mouvement
La votation citoyenne sur le projet de loi se développe dans les entreprises et le pays et enregistre une forte exigence du retrait du projet. Le bon sens est du côté des salariés, des sans emploi, des jeunes et des retraités. L’obstination stérile et destructrice du côté du gouvernement et de ses soutiens.
Un mouvement en marche
Le mouvement continue, sous les formes adaptées aux circonstances, de la votation à la diffusion de tracts, à la communication via les réseaux sociaux jusqu’à la grève si les salariés en décident. Forts de son bon droit. Celui de refuser la casse du droit du travail, de vouloir un Code du travail du XXIe siècle, de permettre aux retraités-e-s de vivre dignement de leurs longues et souvent pénibles années de travail, de dessiner pour les jeunes un avenir libéré de la précarité.
1936 - 2016...
Ce sont les millions de grévistes qui, en 1936, ont permis des conquêtes sociales qui ont profondément changé la France sous le Front Populaire et préparé la résistance à l’occupant nazi, assuré sa défaite et inspiré les avancées sociales du Conseil national de la Résistance. Le mouvement de contestation et de propositions qui anime le pays est le plus bel hommage à ce moment décisif de notre Histoire. C’est pour cela aussi que les anciens et les jeunes se retrouveront ensemble jeudi 14 juin.